NIL YALTER

Considérée comme une artiste vidéo féministe pionnière en Europe, Nil Yalter cherche à offrir une tribune aux groupes socialement marginalisés à travers son travail, tels que les travailleurs immigrés, les ouvrières ou les anciens prisonniers. La question de l'exil est un élément récurrent de sa recherche et rassemble un certain nombre de questions telles que les conditions des familles exilées, en particulier les femmes. Sa pratique est basée sur une recherche, à la fois artistique et sociologique, utilisant des outils tels que la photographie, la vidéo, le dessin, les médias interactifs et le texte pour remettre en question les grands récits historiques.

Les œuvres de Nil Yalter émergent de situations politiques et sociales urgentes. La langue joue un rôle important pour elle, ainsi que les influences culturelles de l'Asie centrale, du Moyen-Orient, de la Turquie et de l'Europe occidentale. En utilisant une méthodologie quasi-anthropologique, elle reflète les conditions de vie et les voix des communautés marginalisées, jetant un éclairage critique sur la société dans son ensemble. Depuis les années 1970, son travail remet constamment en question les grands récits historiques par le biais de l'expérience subjective, et repousse les limites de la narration et de l'abstraction dans l'art contemporain.

Née au Caire, en Égypte, Nil Yalter a passé la majeure partie de sa vie entre la Turquie et Paris.

En tant qu'artiste de pantomime, Nil Yalter a voyagé en Iran, au Pakistan et en Inde de 1956 à 1958. De 1963 à 1964, elle travaille comme scénographe et costumière dans différents théâtres d'Istanbul et se consacre de plus en plus à la peinture. En 1965, elle s'installe à Paris, où elle vit et travaille encore aujourd'hui. Sa première exposition personnelle a eu lieu en 1973 au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. En se concentrant sur des questions ethnologiques et sociologiques, l'artiste a examiné la position des femmes dans les tribus nomades du Turkménistan. Pour accompagner son œuvre la plus exposée, « Topak Ev », une tente spécialement reconstituée, elle a créé des panneaux muraux avec des dessins et des copies de photos et de textes qui reflètent la vie des nomades. Avec son œuvre vidéo féministe « The Headless Woman or the Belly Dance », elle a participé en 1974 à la première exposition internationale d'art vidéo en France et s'est imposée comme une pionnière de la performance vidéo.

Ces dernières années, Nil Yalter a participé à des expositions itinérantes telles que « Wack ! Art and the Feminist Revolution « au Museum of Contemporary Art de Los Angeles et au MoMA PS1 de New York (2007-2008) ; “ elles@centrepompidou ” au Centre Pompidou Paris ; Centro Cultural Banco de Brazil, Rio de Janeiro ; Seattle Art Museum (2013-2014) et “ Desire for Freedom ” (Deutsches Historisches Museum Berlin, Palazzo Reale, Seattle Art Museum) ; Seattle Art Museum (2013-2014) et « Desire for Freedom » (Deutsches Historisches Museum Berlin, Palazzo Reale, Milano, Eesti Kunstimuuseum - Kumu Kunstimuuseum, Tallinn, Muzeum Sztuki Wspólczesnej MOCAK, Krakau (2012-2013). D'autres expositions individuelles ont suivi, notamment au Museum Ludwig, à Cologne (2019), au MAC VAL, à Vitry-sur-Seine (2019), au WIELS, à Bruxelles (2017), au FRAC Lorraine à Metz (2016) et à Arter - Space for Art à Istanbul (2016).

Nil Yalter a participé à d'importantes expositions internationales telles que la 15e Biennale de Sharjah (2023), la 12e Biennale de Berlin (2022), la 10e Biennale de Gwangju (2014), la 13e Biennale d'Istanbul (2013), la 10e Biennale de Paris (1977), ainsi qu'à des expositions internationales dans des institutions telles que la Kadist Art Foundation, Mumbai ; le Musée d'art moderne de Rio de Janeiro ; le Musée Boijimans Van Beuningen, Rotterdam ; le MAC VAL, Paris ; et le Musée Ludwig de Cologne. Des œuvres de Yalter figurent dans de nombreuses collections publiques importantes, notamment le Museum of Modern Art New York, la Tate Modern, Londres, le Centre Georges Pompidou, Paris, le Museo Reina Sofia, Madrid, Istanbul Modern, Istanbul et le Museum Ludwig, Cologne.

En 2023, Nil Yalter a reçu le Golden Lion Lifetime Achievement Award de la Biennale de Venise.